Sénégal: Le report de la présidentielle invalidé
Le Conseil constitutionnel sénégalais a jugé, hier jeudi, que la loi inédite adoptée par le Parlement pour reporter à décembre l'élection présidentielle, initialement prévue le 25 février, ne respectait pas la Constitution, une décision qui plonge le pays dans une nouvelle phase d'incertitude politique.
Des candidats à l'élection présidentielle issus de l'opposition et des parlementaires ont déposé la semaine dernière des recours juridiques contre le texte approuvé par le Parlement à la suite d'un décret du président Macky Sall, reprochant à ce dernier un "coup d'Etat institutionnel".
L'annonce par le chef de l'Etat, le 3 février, du report du scrutin a provoqué un mouvement de contestation et des troubles à travers le Sénégal, ternissant ainsi l'image d'un pays perçu par la communauté internationale comme l'une des dernières démocraties dans une région marquée par les putschs.
Selon le compte-rendu de la réunion du Conseil constitutionnel, celui-ci a jugé que le texte de loi reportant l'élection présidentielle est "contraire à la Constitution".
Il a décidé aussi de supprimer le décret présidentiel à l'origine du processus de report du scrutin.
Macky Sall avait évoqué des différends sur des candidatures et des accusations de corruption présumées contre des membres du Conseil constitutionnel pour expliquer sa décision, inédite dans l'histoire du pays ouest-africain.
Aucun commentaire n'a été obtenu dans l'immédiat auprès de la présidence et du gouvernement.
Une incertitude plane sur la suite des événements. Le Conseil constitutionnel n'a pas indiqué quand devait se tenir l'élection présidentielle, à peine dix jours avant la date initiale du scrutin.
La plupart des candidats n'ont pas lancé leur campagne à la suite de l'annonce de Macky Sall, qui n'est pas candidat alors qu'il a atteint la limite de deux mandats présidentiels fixée par la Constitution.